Motion votée par le CA – juin 2024
Les membres de l’association pour la recherche en didactique des sciences et des technologies font part de leur très vive inquiétude à l’annonce d’une nouvelle réforme de la formation des personnels enseignants et d’éducation. Le déploiement complet de la dernière réforme est très récent (septembre 2021) : alors que nous ne sommes qu’à la troisième année de cette dernière et qu’aucune évaluation n’a été menée, une nouvelle réforme est engagée, en urgence et sans aucune concertation. Si les innovations et les réformes sont essentielles dans le domaine de la formation des enseignant⋅e⋅s, elles provoquent des perturbations à tous les niveaux, car elles exigent une adaptation continue de l’ensemble des personnels et des étudiant⋅e⋅s. Les informations qui ont été rendues publiques, au compte-goutte et par des « fuites » organisées, semblent prévoir, à terme, une modification importante du statut des INSPÉ et, plus largement, elles questionnent la nature universitaire de cette formation, et la place de la recherche dans les maquettes de formation. Quelle place dans ces nouvelles structures formant les personnels enseignants et d’éducation pour les savoirs professionnels, les analyses de pratiques, la formation par la recherche, l’ouverture à l’international ?
Malgré toutes les mises en garde formulées au moment de leurs publications, les précédentes réformes ont accentué les défauts de la formation des enseignants en France et aggravé la crise de recrutement. Poursuivre une telle réforme, qui représente une modification radicale de la formation des personnels enseignants et éducatifs, sans s’appuyer sur l’expertise et la concertation approfondie avec l’ensemble des professionnels du domaine ne peut qu’aggraver la situation. Il est nécessaire de consulter les sociétés savantes, telle que l’ARDIST, pour mieux articuler les résultats de la recherche en éducation avec les politiques de formation initiale et continue des enseignants.
