Thèse

Contextes d’apprentissage scolaire et postures : approches didactique et langagière

Par Guillou-Kerédan Hélène
Contextes d’apprentissage scolaire et postures : approches didactique et langagière. Construction et évolution des postures d’élèves dans deux disciplines scolaires (français et sciences) entre la fin de l’école maternelle et le début de l’école élémentaire.
Directeur ou directrice de thèse : Martine Jaubert et Yann Lhoste
Université de soutenance : Université de Bordeaux
Année de soutenance : 2021
Résumé :
Cette recherche longitudinale s’intéresse à la construction des «postures» disciplinaires, en français et en sciences, par les élèves au début de la scolarité élémentaire. Elle se positionne dans le cadre de la théorie historique et culturelle et des approches dialogique, énonciative et pragmatique du langage, nous amenant à considérer que, pour apprendre, les élèves doivent s’inscrire dans les contextes disciplinaires (finalités, valeurs, pratiques) et adopter les positions énonciatives pertinentes par rapport aux savoirs en jeu en situation d’enseignement. Ainsi, elle croise les concepts de «posture» (Bautier1995, Bucheton1998, Rebière2000 & 2001) et de « communauté discursive disciplinaire scolaire » (CDDS) (Bernié, Jaubert, & Rebière, 2003), et s’intéresse à la façon dont les jeunes élèves en apprenant à se projeter et à s’inscrire dans les CDDS différentes que constitue la classe en sciences et en français, peuvent potentiellement modifier leurs postures initiales en chaque discipline et les différencier entre chacune. En effet, entre le maître, les élèves, les objets culturels mis en jeu dans les situations d’apprentissage, les pratiques et valeurs convoquées, les usages du langage, le texte du savoir, etc. se construit un espace social et discursif d’intercompréhension spécifique à chacune des deux disciplines, susceptible de rétroagir sur les postures et de les autonomiser. Nous cherchons ainsi à identifier des changements de position énonciative chez les élèves, qui signaleraient la réorganisation de leur activité et de leurs modes d’agir-penser-parler au sein de chaque discipline et lorsqu’ils changent de contexte disciplinaire, indiquant un changement de posture, potentiellement différenciateur dans l’accès aux apprentissages. À cette fin, nous étudions sur 3 ans le processus de construction et d’évolution des postures de 11 élèves en français et en sciences entre la fin de l’école maternelle (5ans) et la deuxième année de l’école élémentaire (7ans). Nous nous appuyons sur des transcriptions d’entretiens (enseignants et élèves) et de séances de classe qui témoignent de l’activité langagière des élèves et de l’action conjointe maître-élève(s) dans le cadre de pratiques « ordinaires » d’enseignement dans les deux disciplines. L’analyse vise à mettre en évidence les relations possibles entre la construction de ces postures, leur rigidification ou leur évolution et la construction de difficultés scolaires. Elle cherche à caractériser la CDDS qui se construit dans chacune des deux disciplines dont nous postulons qu’elle joue un rôle important dans la construction des postures.