Thèse

Contributions et limites des Sciences de la Vie et de la Terre à l’Éducation au Développement Durable : étude des pratiques didactiques autour de la question alimentaire

Par Mallent Maëlle
Directeur ou directrice de thèse : Jean-Marc Lange et David Cross
Université de soutenance : Université de Montpellier
Année de soutenance : 2023
Résumé :
Nourrir l’humanité dans un contexte de changements climatiques et d’augmentation démographique est un enjeu majeur de notre époque. Les systèmes alimentaires regroupent, dans un espace géographique donné, les acteurs de la production et les consommateur·rice·s. La production est une articulation entre les systèmes de production (ensemble d’exploitations qui s’organisent autour des terres, des forces en présence et des moyens) et les modèles de production (agro-industriels et/ou alternatifs). La consommation (comportements alimentaires), quant à elle, dépend de nombreux facteurs : sociaux, économiques, culturels, géographiques, institutionnels, entre autres, qui sont tant des marqueurs que des sources d’inégalités au sein des populations. De plus, l’amplification des messages visant à faire reposer les causes des changements climatiques sur les individus creuse ces inégalités. Cette question alimentaire est une question éducative au programme de seconde générale et technologique français sous la thématique « agrosystèmes et développement durable ». Cette thématique est traitée sommairement d’un point de vue agronomique principalement et abandonne toutes considérations économiques, sociales ou géographiques. La prise en compte du paysage alimentaire et de la sociologie des élèves, en termes de bagage culturel, est pourtant nécessaire à la mise en oeuvre didactique du programme étudié. L’enjeu de notre thèse est donc d’étudier la mise en oeuvre de cette thématique en classe. Notre hypothèse est que les rapports qu’entretiennent enseignant·e·s et élèves avec les enjeux de développement durable et l’alimentation vont influencer les enseignements et les apprentissages. Dans ce contexte, nous nous questionnons sur la façon dont les enseignant∙e∙s prennent en compte les comportements alimentaires pour enseigner le thème « agrosystème et développement durable ». Mais aussi sur la manière dont ces enseignant∙e∙s problématisent la question alimentaire en vue d’une éducation au développement durable. Pour répondre à ces questions, nous avons dressé des profils d’élèves de seconde que nous avons comparés aux profils des enseignantes avec qui nous avons travaillé. Ces premiers résultats montrent une diversité de profils d’élèves avec des préoccupations diverses (santé, environnement, goût, praticité…) et une homogénéité des profils d’enseignantes (proches des recommandations, soucieuses de l’environnement et de leur santé). Les observations que nous avons ensuite menées en classe nous apprennent que les deux enseignantes visent plutôt des apprentissages méthodologiques que des savoirs scientifiques. La problématisation qu’elles proposent repose sur un enchainement de faits et/ou nécessités et d’actions possibles pour répondre aux éléments problématiques. Aussi, la problématique se transforme pour ne s’intéresser finalement qu’aux manières de produire de façon durable.